Une tribune de Carlos Jaime, Directeur Général Ascom France & Spain
L’été dernier, le gouvernement a partagé son ambition : faire de la France la première nation innovante et souveraine en santé en Europe à l'horizon 2030. Cet objectif, qui remonte en réalité bien avant la crise sanitaire, va vivre une étape clé en 2022.
L’alignement des planètes pour 2022
19 milliards d’euros pour soutenir le système de santé partout en France. Lors du Ségur de la santé, des moyens économiques considérables ont été mis à disposition du marché pour les entreprises de la santé numérique. Ces investissements ne sont pas un point de départ mais constituent bien une nouvelle étape vers la modernisation et l’accélération de la transformation de notre système de santé.
Car avant « France Relance 2030 », il y avait déjà « Ma Sante 2022 ». Un plan qui reposait sur 3 axes : préparer les futurs soignants aux besoins du système de santé de demain (fin du numerus clausus, lutte contre les déserts médicaux), réhabiliter les hôpitaux de proximité et enfin faire du numérique un atout pour le partage de l’information en santé et l’évolution des pratiques. L’année prochaine, les premiers résultats concrets massifs seront visibles, dopés par des investissements en hausse. En somme, les planètes sont alignées pour que la santé fasse sa révolution.
L’e-santé fait sa révolution
Au 1er janvier 2022, c’est donc le coup d’envoi de cette révolution avec le lancement de « Mon Espace de Santé », un nouveau service public qui permettra à chacun de stocker et partager ses documents et ses données de santé en toute sécurité pour être mieux soigné. Une étape concrète vers l’objectif de faire de la France l’un des leaders de l’e-santé. Destiné à faciliter les démarches des usagers et les échanges avec les professionnels de santé pour une meilleure prise en charge, il remplacera l’ancien Dossier médical partagé (DMP).
Nous sommes dans la construction des fondations d'une future « Silicon Valley » à la française. La France a vocation à ainsi devenir l'espace le plus performant et le plus vertueux en Europe pour développer de nouveaux usages. Et nous n'avons pas le droit à l'erreur ! Ces derniers développements construisent l'image de notre écosystème. Si demain, en Europe, un GAFA lance une application non cliniquement éprouvée, nous perdrons la confiance des patients. Il faudra donc imposer une gouvernance stricte sur tous ces outils.
L’étape d’après sera le nouveau DMP. Avec la création et l’usage massifs de données, nous verrons dans quelques années un impact économique et sociétal probablement équivalent à celui de l'arrivée d'internet. Dans l'idéal, l'objectif sera de créer un nouveau DMP de plusieurs centaines de pétaoctets, qui permettra d'accéder à de la donnée structurée en temps réel, dans un cloud souverain. Problème : nous n'avons pas cette souveraineté des données pour l'instant. Mais l’Histoire va dans le bon sens avec un plan de soutien à la filière cloud pour faire « naître un ou des champions du cloud français et européens », comme l’a exprimé Cédric O et une enveloppe totale annoncée de 1,7 milliard d’euros sur 5 ans. La conjecture est favorable. Quand je vous disais que les planètes étaient alignées…