Covid-19 : la technologie Ascom accompagne L’hôpital de Chalon-sur-Saône

Pour gérer les alarmes vitales des patients

avril 28, 2020

Le Centre Hospitalier William Morey de Chalon sur Saône mise sur les nouvelles technologies pour améliorer la prise en charge des patients et leur sécurité au sein du service sensible de réanimation. 

Dans un contexte de crise sanitaire et de forte tension, l’établissement de santé et son partenaire Ascom ont dû faire preuve de réactivité pour s’adapter à la situation et pour multiplier par plus de deux les capacités d’accueil en réanimation.

Un virage numérique à prendre collectivement, pas à pas

Depuis 2005, le gouvernement a lancé des plans successifs en faveur de la transformation des hôpitaux par les technologies de l’information et de la communication. Dernier en date, le Plan Ma Santé 2022 fait la promotion du lit connecté et de la gestion de la donnée pour améliorer l’efficacité des établissements de santé.

Depuis son ouverture en 2011, le Centre Hospitalier William Morey de Chalon sur Saône s’inscrit dans cette transformation avec l’évolution de son architecture. « Notre politique consiste à dire que la technologie est au service des équipes et non l’inverse, explique Stéphane Kirche, Responsable de l’innovation au sein du groupe hospitalier. C’est un travail collectif, qui, pour être efficace, nécessite que nous tirions tous dans le même sens, des équipes soignantes aux fournisseurs technologiques en passant par l’informatique. Nous opérons ces changements pas à pas, mais nous sommes convaincus que l’usage des nouvelles technologies peut améliorer la prise en charge des patients et les conditions de travail de nos soignants, surtout en période de crise comme celle que nous traversons actuellement. ». Le long virage numérique entrepris depuis presque 10 ans a permis de notamment reconfigurer les chambres de réanimation avec l’ambition d’améliorer le système de report des alarmes vitales.

Uniformiser l’équipement biomédical pour faciliter la gestion des alarmes vitales

La problématique des alarmes en réanimation est particulièrement complexe : depuis une injonction de l’ARS en 2012, les portes de ces chambres doivent être obligatoirement fermées et sous pression, pour éviter les contaminations internes/externes. La gestion de ces alarmes est une question de vie ou de mort: une mauvaise identification sonore de l’équipement qui se met en alarme ou la mauvaise compréhension des codes couleurs qui indiquent des niveaux de priorité, peuvent entrainer le décès d’un patient.

« Nous avions une problématique d’uniformisation des équipements médicaux tout d’abord, puis d’uniformiser la totalité de la gestion des alarmes dans toutes nos unités, à commencer par la réanimation, explique Alexandre Benoist, ingénieur clinique et responsable du projet, car externaliser des alarmes dans une chambre de réanimation c’est externaliser des messages d’alarmes du patient sur au minimum 5 dispositifs médicaux différents, de marques différentes, … Soit autant de protocoles de communication différents qui amènent des difficultés de configuration ». Ces dispositifs concernent les moniteurs de surveillance et les respirateurs-ventilateurs mais aussi les dialyses, perfusions et pompes à nutrition. Une autre problématique consistait à trouver les outils de réception de ces informations, adaptées à des environnements de soins, pour renforcer la mobilité des soignants.

« Le projet est parti des besoins en réanimation, à savoir gérer l’alarme fatigue des soignants, obtenir une réanimation silencieuse pour améliorer le confort des patients, les laisser se reposer et éviter les cas de stress post-traumatique », indique Alexandre Benoist. Notre ambition était également de diminuer le nombre de sollicitations du personnel infirmier en redirigeant automatiquement les alarmes au bon soignant sur leur mobile professionnel. »

Ascom choisit pour sa fiabilité et sa connaissance de l’écosystème de santé

La solution Ascom, spécialiste de la gestion des flux d’information dans les établissements de santé, a été choisie pour le système de gestion des alarmes. Le projet Ascom d’externalisation des alarmes des dispositifs biomédicaux des chambres de réanimation a démarré en 2019.

« Au départ, nous avons commencé un état des lieux à l’échelle mondiale sur la problématique de l’externalisation des alarmes et des meilleurs outils technologiques disponibles, explique Stéphane Kirche. Il est devenu essentiel de travailler avec Ascom qui a fait ses preuves sur ces dispositifs dans des établissements de santé à travers le monde mais aussi pour sa relation étroite avec notre partenaire industriel Dräger qui conçoit nos moniteurs et respirateurs. »

Pour Olivier Camuset, en charge du projet pour Ascom, c’était également l’occasion d’améliorer les pratiques chez Ascom : « en tant que fournisseur mondial de technologies, nous sommes dans une démarche continue d’amélioration, au contact du monde médical. Dans ce contexte, travailler avec le Centre Hospitalier William Morey et son appétence pour le numérique nous a permis de faire évoluer notre réflexion autour des besoins des établissements de santé et d’intégrer les recommandations de l’excellent rapport de l’ANSM sur la gestion des alarmes paru fin 2019 dans les protocoles de l’établissement, nos outils et nos formations. C’est une relation gagnant-gagnant ! ».

La solution Digistat® pour améliorer les conditions de travail du personnel soignant et la prise en charge des patients

Olivier Camuset et son équipe sont venus directement au sein de l’établissement pour installer le dispositif constitué de la plateforme applicative Digistat®, associée à des smartphones professionnels Ascom Myco 2. Digistat est une suite logicielle permettant d'interfacer les équipements médicaux et d'assurer une gestion intelligente des données patients. Les flux de données liées aux alarmes sont remontés en temps réel vers la plateforme logicielle et les différents terminaux mobiles Ascom attribués aux infirmières et aides-soignants. Objectif : assurer une surveillance optimale des patients et une réactivité accrue du personnel en cas d’alarme.

En outre, la mise en place du dispositif Ascom est un facteur d’amélioration du quotidien du personnel soignant. Chaque infirmier est en charge de 2 à 3 patients. La plateforme Ascom gère de façon intelligente les remontées d’informations issues des alarmes en les envoyant directement sur le smartphone Myco de l’infirmier concerné, avec une gestion de priorité claire en 3 niveaux et conforme à la norme NF EN 60601-1-18.

Le projet, d’abord testé avec des portes ouvertes, s’est mis en place en un temps record. « En moins d’un an et demi, nous sommes devenus opérationnels, alors que l’ampleur d’un tel projet nécessite 4 à 5 ans en temps normal », explique Alexandre Benoist. Une prouesse due au travail collectif entre l’équipe soignante, l’équipe biomédicale, l’ensemble des partenaires intervenants sur les équipements médicaux mais aussi les partenaires de l’informatique puisque tous les flux de données en lien avec les alarmes sont remontés à la fois dans le logiciel de gestion d’alarme Ascom mais aussi dans dossier de réanimation du patient.

Les soignants et Ascom à l’épreuve du Covid-19

Avec la première vague de patients contaminés par l’épidémie de Covid-19, l’établissement s’est retrouvé face à un défi majeur : maintenir sa qualité de soins pour les patients extrêmement fragiles et déjà hospitalisés tout en accueillant en nombre supérieur au nombre de places disponibles des patients hautement contagieux.

Il a donc été nécessaire de multiplier par plus de deux la capacité d’accueil en réanimation avec un renforcement de la sécurité des patients, des soignants et des équipes d’intervenants. L’établissement de santé a ainsi réussi à éviter une saturation et ses conséquences dramatiques en augmentant sa capacité d’accueil et en ajustant la répartition de la charge sur toutes les unités, par le transfert de lits entre services.

« Grâce à l’expérience en réanimation, au travail de nos partenaires et à la souplesse de nos outils, nous avons pu répliquer très facilement le système Ascom sur une unité de soins continus « Covid », que nous avons dû monter en seulement 3 jours, explique Olivier Camuset d’Ascom. Au 13 mars, nous avions activé la solution complète sur déjà 8 chambres supplémentaires de réanimation. La capacité d’accueil des patients est ainsi passée de 16 à 24, et pour la semaine suivante transformer une unité de soins intensif de cardiologie en réanimation Covid et atteindre ainsi les 37 lits de réanimation, sans que les soignants ne sentent la différence dans la manière de surveiller les patients ».

Il s’agissait notamment de limiter une éventuelle surcharge de travail liée à la gestion de la donnée patient. Pour Alexandre Benoist : « si le système Ascom n’existait pas, les soignants seraient obligés de s’exposer en entrant plusieurs fois par jour dans ces chambres, de se rhabiller à de nombreuses reprises, de reprendre papiers et crayons pour reporter les données à la main, sans suivi continu de l’information en temps réel, entrainant une perte dans la qualité des soins. » L’environnement technique devenait un point crucial pour rassurer les patients...et les soignants. En effet, avec 37 portes, 37 patients extrêmement contaminé par ce virus hautement pathogène et donc 37 sources d’infection, la prise de conscience sur la performance du système fut immédiate.

Covid-19 : des projets à venir… dans l’immédiat !

Après la réanimation, le Centre Hospitalier William Morey de Chalon sur Saône a l’ambition d’uniformiser la gestion des alarmes à tout l’établissement, comme l’unité de pédiatrie, de néonatalogie, d’urgence,…. L’hôpital compte également renforcer la sécurité des soignants avec une option de localisation, qui s’active sur le Myco, uniquement en cas de difficulté.

« Mais aujourd’hui, en vue de possibles nouvelles vagues d’épidémies, nous pensons nous appuyer sur notre expérience actuelle pour mettre en place rapidement notre plan d’action biomédical, anticipe Stéphane Kirche. Il s’agit de mettre en place une « unité de soins tampon » pré-équipée d’un certain nombre de dispositifs d’accueil de monitorage et de gestion des alarmes pour être prêts et réactifs tout en évitant de sur-solliciter les soignants. En effet, en cas d’afflux massif de patients, les équipes de soignants viendront probablement de différents environnements et n’auront pas forcément l’habitude de la surveillance lourde des patients. Dans un environnement uniforme, la solution Ascom devient alors un outil de sécurité crucial pour nos patients et notre équipe médicale. »

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