L’importance de penser le mode opérationnel de l’hôpital en mode dégradé

Une tribune de Steve Costalat, Directeur Solutions chez Ascom France & Spain

décembre 2, 2021

Les hôpitaux sont le lieu de gestion des crises sanitaires par excellence. En tant que tel, leurs systèmes d’information et leurs outils de productivité doivent être pensés pour rester opérationnels “en mode dégradé”. Par exemple, lors de crises sanitaires, d’attentats, les hôpitaux peuvent faire face à un flux exceptionnel de malades ou de blessés. De plus lors de simples pannes ou d’évènements plus exceptionnels, comme une cyber attaque, les systèmes d’information peuvent trouver leur fonctionnement limité voir paralysé. Même dans ces cas de figure, l’hôpital se doit de pouvoir être prêt à fonctionner dans en mode dégradé pour assurer la continuité des soins. Cette agilité technologique est aujourd’hui un enjeu essentiel et stratégique pour nos établissements de santé.

Technologies : ne pas sacrifier l’existant sur l’autel de la transition numérique

La transition numérique intervient dans un environnement hospitalier où les infrastructures ont souvent plusieurs années voire dizaines d’années d’existence. Dans ce contexte, la difficulté est de faire évoluer ces infrastructures complexes de manière pérenne et adéquate, avec des coûts maitrisés, tout en intégrant les cas de situation exceptionnelle d’indisponibilité ou de saturation des systèmes.

L’agilité technologique peut être atteinte par une approche simple et pragmatique qui consiste à faire coexister et interopérer plusieurs générations d’infrastructures ensemble de manière à disposer d’une solution de redondance qui permet d’assurer un niveau minimal de services en mode dégradé en cas de besoin. La transition numérique d’un hôpital doit être pensée de manière à intégrer ces technologies plus récentes et historiques. Il s’agit bien de compléter et de faire interopérer ensemble ces différentes générations plutôt que de les remplacer les unes par les autres.

Des situations exceptionnelles comme échelle de mesure de la performance

L’hôpital a un rôle critique dans notre société. Il s’agit d’un service d’urgence au même titre que la police ou l’armée. Nous avons vu avec la pandémie ou les différentes crises, que le niveau de performance n’est pas jaugé dans les situations « normales » mais plutôt dans les situations de crise exceptionnelles. La transition numérique et l’implémentation des systèmes d’information dans nos sociétés doivent prendre en compte cette caractéristique.

Les hôpitaux doivent être capables d’utiliser leurs outils en situation normale et de basculer en mode dégradé lors de pannes du système, de crise sanitaire, de cyber attaque... Ainsi, l’hôpital doit être agile et multi-technologies. Concrètement, cela implique des choix très pratiques : par exemple, les soignants peuvent et doivent utiliser des outils de communication qui leur permettent une utilisation aussi facile qu’un smartphone WiFi mais capable d’être substituable par l’utilisation d’un simple DECT. L’hôpital doit intégrer et coordonner ces différentes technologies, sans quoi ils ne pourront gérer une situation de crise. Un peu comme si l’armée n’était efficace qu’en temps de paix et entourée d’alliés !

Le socle de l’hôpital de demain

Pour que l’hôpital soit agile – c’est-à-dire opérationnel dans toutes les situations normale ou crise, l’infrastructure de données et de communication doit être pensée de manière globale avec une architecture multi technologique. Ainsi seulement, l’hôpital aura un socle solide et évolutif sur lequel il pourra sélectionner les solutions les plus appropriées selon les différents contextes.

En maitrisant lui-même son infrastructure de données et ainsi les vastes quantités de données qu’il générera, il peut espérer gagner en indépendance, en autonomie et en rentabilité.

 

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